Communiqué SPLM sur l’impact de la location courte durée en France.
Paris, le 21 Novembre 2023,
Alors que plusieurs textes en cours de discussion et qu’un futur projet de loi logement se profile en 2024, il semble important d’avoir une vision claire de la situation avec des chiffres réels et objectifs.
Et ceux-ci sont clairs : si le problème de l’accès au logement en France est réel à certains endroits et pour certaines populations, il n’est pas majoritairement et de loin, généré, autant que certains veulent bien le prétendre, par la location meublée de courte durée.
Le SPLM souhaite que tous les décideurs impliqués sur ce sujet puissent ainsi prendre en compte cette réalité de terrain et se tient à leur entière disposition pour échanger sur la réglementation concernant la location meublée.
À ce sujet et à titre de preuve, une étude réalisée par PWC publiée en octobre 2023 concernant l’impact de la location de courte durée en France.
Cette étude montre que l’impact de la location meublée sur les difficultés d’accès au logement sont très faibles voire nuls à plusieurs endroits du territoire. Et ce contrairement à ce qui est trop souvent annoncé, sans pour autant que ces affirmations, qui font le buzz politique et médiatique, soient vraiment étayées.
En effet, les 2 enseignements majeurs pour avoir une vision objective et complète du sujet sont :
1. Le problème de l’accès au logement résulte d’abord et avant tout de :
la hausse des prix de l’immobilier (surtout en zones tendues),
du manque d’offre :
il manque environ 120 000 logements disponibles par an pour les Français, en particulier en zones tendues, et ce, malgré l’effort de construction
la hausse cumulée des logements vacants (3,1 millions selon l’INSEE et +1 million – dont 350 000 en zones tendues - en 15 ans !) impacte gravement la pénurie d’offre alors que le poids des résidences secondaires reste stable
et des conditions financières d’accès de plus en plus coûteuses (hausse des taux d’emprunt)
Un chiffre marquant résumé bien la situation : 700 000 français pourraient être logés si les logements vacants ne l’étaient plus.
En parallèle, 92% des meublés de tourisme en France sont essentiellement composés de résidences principales occupées le reste de l’année, donc non disponibles par définition aux Français en mal de logement. Et 80 000 seulement sont des résidences secondaires, dont beaucoup (en montagne, zones rurales…) ne pourraient pas non plus être louées à l’année. Soit 0,2% du total des logements en France – 0,6% à Paris - (et 41 fois moins que les logements vacants !) : le problème du logement n’est donc pas là.
2. Non seulement la location de courte durée ne prive pas massivement de logements les Français mais répond en plus à des besoins locaux et nationaux multiples et tout aussi stratégiques pour la France et les Français :
Répondre à la fois à un déficit chronique d’hôtels dans les plus grandes régions touristiques françaises (totalité du littoral atlantique et une partie du littoral méditerranéen) et à l’évolution des demandes des touristes et des personnes en mobilité pour qui la location meublée est plus pratique et moins chère
Améliorer le revenu moyen de nombreux Français (+3000€/an de revenu médian par hébergeur) et la qualité du parc locatif par la rénovation afin de répondre notamment à la réglementation sur le logement
Construire beaucoup plus de logements, lutter efficacement contre la vacance des logements, tout en faisant bien respecter la réglementation actuelle (nationale et locale), déjà complexe et contraignante, sur les locations meublées : tels doivent être les axes structurants pour résoudre l’actuelle crise du logement.