Le SPLM déplore la publication, le 11 novembre dernier, dans le journal Le Monde, d'un article à charge sur la situation de conflit entre les professionnels du tourisme et la municipalité de Saint Malo.
Loin de la rigueur journalistique attendue d'un quotidien aussi prestigieux que Le Monde, l'article ne laisse aucun doute sur sa volonté : dénoncer la supposée menace que ferait peser la location de courte durée sur la survie même de la ville de Saint Malo.
Par des approximations et amalgames préjudiciables, l'auteur associe sans distinction les parties prenantes locales du tourisme de la location de courte durée, aux acteurs internationaux sans lien avec les territoires.
Or, c'est nier la réalité économique et sociale de la majorité des professionnels engagés dans le tourisme, TPE et PME qui agissent et s'implantent dans des territoires dont ils défendent l'authenticité pour la faire partager.
De plus, il nous semble profondément déplorable qu'un média bénéficiant d'une audience aussi large choisisse de présenter une vision biaisée d'une situation qui est toujours en cours d'étude par la justice. En effet, l'arrêté de la municipalité de Saint Malo est toujours contesté et un jugement sur le fond doit être rendu, afin de déterminer le bien fondé de cette réglementation au regard de la situation.
La réalite est celle d'une situation moins caricaturale et manichéenne que ne laisse penser la lecture de certains passages, qui tendent à faire oublier que le tourisme et l'inflation immobilière ne sont pas arrivés à Saint Malo avec l'apparition de la location de courte durée via des plateformes digitales.
L'estimation des causes de la montée des prix immobiliers dans la ville, fournie par des notaires plutôt que par un cabinet d'économistes spécialistes ou de statisticiens, se conclue sur le fait que celle ci serait bâtie "en partie sur la promesse d’une rentabilité doublée lorsqu’on loue en courte durée". Pourtant, aucune voix représentative de la profession n'a fait cette promesse, pire, il n'est en rien détaillé dans quelle mesure l'activité de location touristique concourt à cette augmentation, qui pourrait être aussi bien due à la facilité d'obtention des crédits immobiliers qu'à la fuite des citadins vers des territoires plus éloignés depuis la crise du Covid.
Loin de célébrer l'organisation de la société civile face à une municipalité intransigeante et refusant tout dialogue, cette publication est une occasion manquée de défendre un secteur dynamique et essentiel au développement de nos territoires.
Antoine Serrurier, dirigeant de Cocoonr (membre du SPLM) qui est cité dans l'article réagit : "Nous ne comprenons pas l'acharnement de la mairie à vouloir dévaloriser notre métier. Il nous semble également incroyable de pointer du doigt les propriétaires qui investissent dans la ville et notamment son centre historique."
Notre propos n'est pas ici de détailler point par point les éléments incorrects de cet article, nous aurons l'occasion de le faire lors de la publication d'un droit de réponse que nous allons obtenir dans le journal Le Monde.
Le SPLM dénonce ici fermement les biais de présentation des professions de la location touristique dans les médias, souvent trop prompts à juger d'une situation qui mériterait attention et soutient de la part des consommateurs comme des pouvoirs publics.